Petit conte ZEN

Un fermier reçoit en cadeau pour son fils un cheval blanc. Son voisin vient vers lui et lui dit : "Vous avez beaucoup de chance. Ce n'est pas à moi que quelqu'un offrirait un aussi beau cheval blanc ! Le fermier répond : "Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose..."

Plus tard, le fils du fermier monte le cheval et celui-ci rue et éjecte son cavalier. Le fils du fermier se brise la jambe. "Oh, quelle horreur ! dit le voisin". Vous aviez raison de dire que cela pouvait être une mauvaise chose. Assurément, celui qui vous a offert le cheval l'a fait exprès pour vous nuire. Maintenant votre fils est estropié à vie !" Le fermier ne semble pas gêné outre mesure. "Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose", lance-t-il.

Là-dessus la guerre éclate et tous les jeunes sont mobilisés, sauf le fils du fermier avec sa jambe brisée. Le voisin revient alors et dit : "Votre fils sera le seul du village à ne pas patir à la guerre, assurément il a beaucoup de chance." Et le fermier de répéter: "Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose."

Le vieux, le jeune et l'âne

Un homme d'âge mur invite un tout jeune homme à entreprendre un petit voyage afin de vérifier jusqu'où peut aller la médisance de ses semblables.
Ils s'en vont ainsi, un âne à leurs côtés.
A peine franchi le premier virage, ils rencontrèrent quelques badauds qui se rient de ces deux-là, assez sots pour ne même pas se servir de l'âne comme monture.
Le viel homme dit alors au jeune :

"Monte donc sur le dos de notre ami"
Et ils poursuivent leur chemin, l'un sur l'âne, l'autre à terre.
Quelques instants plus tard, ils croisent d'autres promeneurs.

"Regardez donc, ce jeune homme sans coeur. Il devrait avoir honte de laisser marcher ce pauvre vieux aux côtés de sa monture."
Entendant cela, le viel homme monte alors à son tour sur l'âne tandis que le jeune en descend.
C'est ainsi qu'ils rencontrèrent un autre groupe d'individus.

"Ce vieux grigou doit être bien mauvais pour se pavaner sur son âne, aux côtés d'un jeune homme à terre."
Dès lors, une seule solution demeure : tous deux décident de monter l'âne et bien entendu, au détour du chemin, c'est la pauvre bête que l'on plaint.

"Regardez donc ces deux brutes, qui infligent un tel fardeau à une si innocente bête."
L
e viel homme s'adresse alors à son jeune ami en ces termes :

"Ainsi donc, vois-tu quoi que tu entreprennes, tu trouveras toujours quelqu'un pour critiquer. Sois, dès lors attentif à toi-même, et soucie-toi le moins possible de l'opinion d'autrui."

Fatima
Extraits du journal "Vu d'en haut"