Poésies par MUM Sam-An (c)


Erotika

Quand mes doigts audacieux se glissent
Dans le fleuve de ses longs cheveux
Ses yeux angéliques se referment et frémissent
En sondes doux remplis de fraîcheur

Je pose mes lèvres assoiffées sur les siennes
Pour breuver le bonheur en étranges frissons
Où son corps s'effrondre en joie bohémienne
Tandis le mien s'écroule en intense excitation

S'aventurent encore mes doigts sur son cou
Sur ses joues flambe le feu vif de l'amour
Que ses mains s'agrippent aux frissons fous
Et le monde nous coule tout autour

À travers la prairie fleurie de maguerites
Cueillent mes mains quelques boutons d'or
Je promène mon flaire entre les flores du site
Pour sentir l'odeur du miel répandue sur son corps

Ainsi je grimpe de mes doigts sur sa Colline
Où une Rose fraîche s'épanouit sur le Pic
Je pose mes lèvres sur l'Autre défiant ses épines
Et je m'abandonne à la folie magique

Des frémissements se mêlent aux bourbonnements
Une abeille vient se poser sur la fleur du printemps
Je descends au pied des Collines à fleur de peau
Caressant le terrain d'argile où coule la passion en flots

Et de l'ivresse et de l'extase se débordent du chemin
Je rentre à corps perdu au sein de son joli Jardin
Où entre les Arbustes roucoule le petit Ruisseau
Détachés de l'existence nous ne nous disons mot

Et entre la Faille s'ouvre le chemin des fantasmes
Que par les balancements harmonieux de la pendule
L'amour poursuive la courbe fragile de ses astres
À l'atteinte du bonheur fertile dans l'univers sans crédule


par MUM Sam-An (c)

L'amour

Quand vient ce jour
À toi, à moi, c'est pareil !
L'amour qui vient,
La raison qui s'en va;
Et la pluie qui chante.
Et le vent qui flûte,
Les ruisseaux qui murmurent
Avec les vagues qui dansent,
Et le soleil qui valse.
C'est fou ! Mais c'est beau !

Quand vient l'amour,
C'est le grand jour.
Le coeur s'enivre
Et la tête qui tourne.
C'est fou ! Mais c'est beau !
Quand vient le jour
Où l'amour t'embrasse
Et ton coeur qui souffre
D'un amour frivole.
C'est fou ! Mais c'est beau !

Quand vient ce jour,
C'est le printemps.
Le coeur qui s'ouvre,
L'amour qui rentre.
C'est fou ! Mais c'est beau !

Quand vient ce jour,
Le grand jour de ta vie.
Le coeur qui souffre
D'une étrange mélancolie.
C'est fou ! Mais c'est beau !

Quand vient ce jour,
Le parfum des fleurs,
L'odeur de ses cheveux
Tourmente ton coeur.
Tu deviens fou ! Mais c'est beau !

C'est trop beau pour devenir fou.
Et trop fou pour ne pas l'aimer.
L'amour ! Oh l'amour !
Quand vient ce jour,
C'est fou ! Mais c'est beau !

par MUM Sam-An (c)

Le Rêve

Comme le souffle du vent dans le désert
De son passage s'est soulevé un nuage de poussière
Transportant les dunes de sable à l'horizon
Engloutissant les palais et enterrant les maisons
Ainsi que le souffle venant de la mer
De sa traversée se sont réveillés tous les mystères
Que les ténèbres retenaient dans les eaux
Qui se révelaient aux rivages par les flots
Andréa, le souffle venu du Sud cet été
Secouait mon émotion endormie depuis l'éternité
Son visage d'ange ébranlait mon coeur aguerri
Que la solitude forgeait avec le temps du sursis

Ses cheveux flottaient dans les remous du vent
Je me suis pris au filet comme poisson mourant
Je me lasse de la lutte incessante de ma vie
Que le destin me réserve trop de surprises
Mais la joie de vivre ravit en son souffle
Qu'une bouffée de ce vent libére mes souffrances
D'un petit sourire et d'un regard innocent
Elle redonne mon espoir et mon souffle
Pour résister jusqu'au bout du dernier moment
Je recommence alors à rêver d'un sentiment
Que je gardais jusqu'au fond de l'oubli
Son nom transmue désormais mon coeur trahi

La blessure mortelle était trop douce pour la sentir
Et la maladie d'amour deviendra incurable
La nuit me paraît déjà moribonde et interminable
Où son regard se cristalise au fond de mes soupirs
Tandis mon âme s'empoisonne de son regard mélodieux
Et ses yeux emprisonnent mon rêve audacieux
J'appelle son nom Andréa seul dans la nuit odieuse
Dehors le vent frappe à ma porte: il pleut
Dedans je frémis au sourire suspendu sur ses lèvres
Car le souffle violent du Sud surgissait soudain du néant
Me laisse dorès en totale solitude et mon coeur tout béant

Je m'éprends de son sourire et de son regard
Son nom restera en ma mémoire et en mes rêves
Même que je n'existais pas pour elle en ce passage
Sa vie l'insiste à aller au-delà de son rêve
Pour le désir de sauver la gloire infime de son existence
Elle se rabat sur l'infinité grandiose des océans
Où les eaux profondes jaillissent sous ses pas
L'énergie dégagée dévaste mon exiguïté à l'écart
Ses yeux m'entraînent déjà très loin du rivage
Je me noie et me perds dans sa pluie et ses vents
Bien loin de la réalité je rêve encore longtemps
Et son regard se métamorphose en mon rêve fort béat


par MUM Sam-An (c)

L'automne

La nuit fugitive
Se retirait sur ses pas
La soleil tardif
Se cachait derrière les nuages
Le vent frais
S'égarait dans les bois
La brume pâle
S'étirait sur ses voiles
Le lac Maskinongé calme
S'ennuyait sous le quai
Ce matin-là je savais
Que l'été était bel et bien passé

Au lointain de la rive
Ciel et terre se rejoignaient
Où la nature semblait
Si floue et si fragile
Que dans la nuit passée
La rosée perdait déjà sa clarté
Et dans l'inédite brume
Le lac s'était endormi
Alors que la mélancolie
S'écoulait de ma plume
Surprenait ma nostalgie
Avec une de ses plus belles mélodies

Mais le vent revenait
Sur la pointe de ses pieds
Un oiseau chantait sur le toit
Et la brume ôtait ses voiles
Très doucement très doucement
D'un geste de tendresse
Elle caressait les beaux flancs
Des montagnes avec délicatesse
Pendant que le lac se réveillait
Le soleil apparaissait
Et les forêts rougissaient
Aux affleurs du vent frais de l'automne


par MUM Sam-An (c)