Poésies écrites par MUM Sam-An (c)
L'imagination
Tricoter la vie coûte que coûte,
Voyant le temps s'écouler entre ses doigts,
L'avenir s'évapore. La jeunesse déçoit.
Croire en ce qui reste :
L'espoir si peu existant, la jeunesse reprend,
Coûte que coûte, la confiance réinventée.
Tricoter la vie petite à petite,
Consciente du temps s'échapper entre ses doigts,
L'avenir sans promesse, aucun mot ne suffit.
Vouloir bâtir la vie du reste:
Coûte que coûte, reprend la jeunesse de ce qui en reste
réinventer l'espoir et l'avenir.
Tricoter la vie coûte que coûte,
Laissant le temps filer entre ses doigts,
La jeunesse déçue, surprise du rêve inachevé.
La confiance, l'espoir et la promesse,
De ce qui en reste, et la vie à réinventer...
Coûte que coûte pour nous tous vivre jusqu'au bout de l'imagination.
par MUM Sam-An (c)
Le souvenir
Je baise tes cheveux où parfument les fleurs
Je baise tes yeux où brille le soleil
Je baise tes joues où se fond la neige
Je baise tes paupières où s'endorment mes rêves
Je baise tes lèvres où se mûrit mon bonheur
Je baise tes épaules où se nidifient mes souhaits
Je baise ton cou où s'épanouit ma joie
Je baise ton cœur où se refugie mon espoir
Je baise tes mains où se fie mon destin
Je baise la nuit où se cristallisent mes souvenirs
Je baise le vent où s'effritent mes chagrins
Je baise la pluie où se lavent mes ennuis
Je baise la solitude où se mue mon inquétude
Je baise la souffrance où s'immortalisent tes baisers
Je baise le temps où se guérit mon amour
Je baise la folie où se nourrit ma passion
Je baise la patience où se grandit mon âme
Et je baise tes larmes où s'abreuve ma muse
par MUM Sam-An (c)
Le rebelle
Des gens stressants dans le métro
Au regard de faucon surveillent le temps
Proie insaisissable du rêve inachevé
Les yeux mornes l'esprit d'automate
Bruit infernal des rails...
Perdus ! Le temps s'envole le temps frivole
Cours cours et cours toujours
Ô le train le train rapide de la vie
Des gens stressants dans la rue
Sous la pluie le vent et la neige
Aux pas précipités sur les trottoirs
Courent courent et courent dans le noir
Ô la poursuite du temps perdu...Futile !
Danse diabolique vie mécanique
Le temps s'envole le temps frivole
Cours cours et cours toujours
Ô le train le train rapide de la vie
Les hommes se pressent dans l'escalier
Le temps se presse la vie s'en va
Les femmes se pressent dans le couloir
L'heure sonne les minutes...Décompte !
Vie hative gens captivés...Prisonniers !
La course au temps perdu...Décompte !
Le temps s'envole l'Homme se révolte
Cours cours cours toujours...Esclaves !
Ô train rapide ! Cours ! Terminus : Rebelle !
Cours cours cours toujours !
par MUM Sam-An (c)
La Mue
C'est comme l'arbre perdait ses feuilles
Comme le chat perdait ses poils
Comme le serpent perdait sa peau
Comme l'oiseau perdait ses plumes
Comme le crabe perdait sa carapace
La mue les rendait tous vulnérables
C'est comme la nuit perdait ses étoiles
Comme le soleil perdait sa chaleur
Comme la lune perdait sa douceur
Comme le vent perdait son souffle
Comme la rosée perdait sa clarté
La mue les rendait tous monotones
C'est comme je te perdais pour toujours
La mue est calme et douloureuse
La mue est silencieuse et profonde
La mue est grandissante et latente
La mue est muette et immense
La mue est à la fois la vie et la mort
par MUM Sam-An (c)
La Racine
N'importe où que je sois,
Une partie de moi-même dispersée.
Que je respire, que je vive cet air frais.
Au matin, le jour et le soir.
À la fraîcheur de la rosée;
Aux premiers rayons scintillés;
Aux goutelettes sur les feuilles perchées;
Comme à l'odeur de la terre remuée;
À la chaleur de l'éternel soleil brillé;
Aux gazouillements berceurs des oiseaux;
Aux murmures mélodieux des cours d'eau;
Comme aux couleurs des fleurs enchantées;
Ainsi le crépuscule venu au ciel doré
Que l'obscurité effacerait toute beauté.
N'empêche que ma vie dans la continuité
À contempler alors les étoiles réveillées.
C'est dans l'air frais que je respire
Où se retrouve ma racine.
C'est dans l'infini où je vire
Que je vis que je m'enracine.
Et dans l'envol des cigognes
À destination du lointain ignorée
Que mon esprit s'est inspiré,
De lors mes mots deviennent ivrognes.
par MUM Sam-An (c)
La valse de minuit
S'amusaient aux vents dans la pureté
En toute innocence et liberté
Les vagues aux cîmes blanches ondulées
Caressaient les plages de sable doré
Berçaient depuis mille ans les vieux rochers
Que le soleil brillait avec fierté
Respirer cette fraîcheur en matinée
Sentir cette odeur de l'eau salée
Imaginer cette splendeur dans la soirée
En te recouvrant à toi seul un ciel étoilé
Écoutant le rythme des vagues au vent cadencé
Cette douceur cette violence ô cette beauté
Une fois goûtée tendrement restera toujours dans la pensée
La lune timide derrière les nuages se voilait
La mer vivait toujours sa vie et sa liberté
Avec qui les étoiles chaque nuit se rejoignaient
Et sur le lit des vagues où elles s'embrassaient
Dans sa cachette la lune jalouse marmottait
Aux cîmes des vagues où elle se balançait
Et son éclat sur les flots se reflétait
Comme des larmes d'amour qui scintillaient
Laisser le vent te parler par-dessus la falaise
Laisser les vagues te chanter entre les vieux rochers
La mer la lune et les étoiles te charmer
Dans cette mystérieuse célébrité de l'infinité
Valser avec la nuit au rythme de la mélodie amplifiée
Car lorsque les lumières s'endormaient
Encore les vagues et le vent fredonnaient
Les étoiles la lune et la mer les accompagnaient
La valse de minuit n'était que commencer
Ainsi la vie toute la nuit persistait
par MUM Sam-An (c)
Le Mendiant
À chaque passant sa main quémendait
Son sourire et son salut toujours prêts
Pour la moindre bonté qu'on lui offrait
Ainsi le destin lui avait voué
À vivre une vie sans quoi rêver
Ses yeux et ses joues jamais bien levés
Cheveux dénoués au corps échoué
Et le temps passait hiver comme été
Ni prestige ni fierté à protéger
Une vie misérable à tout oublier
C'était lui le mendiant du métro Guy
Qui vous attendait du matin jusqu'à la nuit
Sa main grand ouverte à tous adressait
L'amour le partage aussi la pitié
Des passagers par générosité
Rare était l'essentiel qu'il retrouvait
Pour son existence espoir et gaieté
Que sourire aux lèvres mais coeur déchiré
Car l'image atteignait l'indignité
Où nous-mêmes profondément blessés
L'image de notre semblable reflétée
Et nos coeurs vulnérables se resserraient
C'étaient nous les mendiants inapperçus
Car nous ne donnons rien de gratuit
Et le temps passait les saisons changeaient
Il était toujours pauvre et mendiait
Il survivait grâce à l'amour des gens
Il n'avait plus l'âge ni même son enfance
C'était lui le mendiant du métro Guy
Qui se comblait dans sa simplicité
Le sommeil dans un coin sur le pavé
Rêvant dans les ténèbres de la nuit
De la bonté au compte-gouttes quêtée
Qu'il rendrait le sourire à la monnaie
À lui la mendicité
À nous sa pauvreté
par MUM Sam-An (c)
