Matsuo Bashô (1644-1694)
Aux admirateurs de lune
les nuages parfois
offrent une pause
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Devant l'éclair -
sublime est celui
qui ne sait rien !
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Un éclair:
Dans l'obscurité éclate
Le cri d'un héron.
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Dans le vieil étang
Une grenouille seule
Un ploc dans l’eau !
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Le vieil étang
une grenouille y saute
plouf
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La mer dans le soir.
Le cri des canards
A quelque chose de blanc.
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dans la rosée du matin
maculé de boue
un melon frais
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Rien ne dit
dans le chant de la cigale
qu'elle est près de sa fin
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un vieux village
pas une maison
sans son kaki
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fraîcheur
pieds-nus au mur
sieste

grandiose
le bruit de le grêle
sur mon chapeau en cyprès
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glace nocturne
la cruche qui éclate
me réveille
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après les chrysanthèmes
hormis le navet long
il n'y a rien
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Le corbeau d'habitude je le hais

mais tout de même...ce matin
sur la neige...!
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Rien ne dit
dans le chant de la cigale
qu'elle est près de sa fin
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Ce corps destiné
à faner ainsi que fleurs
d'un froc il revêt
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A la rosée goutte à goutte
des souillures d'ici-bas
puissé-je me laver.
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Devant le volubilis
je suis homme à avaler
mon frugal repas
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Tous les mouvements
du coeur
dans le frisson du saule